Par Hervé Chassain
Publié le 17/03/2021 à 14h10
Mis à jour le 18/03/2021 à 16h45
Elève au centre de formation des apprentis de la CCI à Boulazac, Anastasia Rymareva a dû arrêter son apprentissage, son visa étant périmé. Un mouvement de soutien est lancé.
Depuis six ans qu’elle est arrivée en France et plus précisément en Dordogne, Anastasia Rymareva s’est intégrée, parle un français parfait, a passé un CAP d’esthéticienne à Saint-Joseph à Périgueux puis s’est lancée dans une formation de vendeuse au CFA de la chambre de commerce et d’industrie de Périgueux situé à Boulazac, en alternance avec une boutique de cosmétiques du centre-ville.
Âgée de 23 ans, elle est désormais menacée d’expulsion du territoire français à cause de son visa étudiant qui n’est plus valable. Elle a dû arrêter sa formation et n’a plus le droit de travailler faute de papiers en règle. Sa demande de renouvellement est bloquée à la préfecture où les relations avec l’administration semblent compliquées. Elle a pris les conseils d’une avocate.
Une cagnotte et un diplôme en vue
Cette situation a ému ses camarades de promotion qui se mobilisent depuis lundi 15 mars sur les réseaux sociaux ( Facebook , Instagram et Twitter) qui louent son implication dans sa formation et son intégration. Ils ont même lancé une cagnotte sur Leechi pour l’aider à financer ses frais d’avocat et d’appartement du fait qu’elle n’a plus de revenus. “Il faut tout faire pour qu’elle puisse passer son diplôme et continuer à travailler”, résume Mélodie qui anime les soutiens.
Anastasia raconte qu’elle est venue en France, rejoindre une tante à Trélissac, parce qu’elle n’a presque plus de famille en Russie. Aujourd’hui en froid avec cette tante, elle doit se débrouiller seule depuis des mois pour financer son logement et pouvoir continuer ses études.
Elle se désole de ne pas arriver à bien communiquer avec la préfecture de la Dordogne : “ça me blesse qu’on me traite de menteuse quand j’explique ma situation. Je pense que je fais tout ce qu’il faut pour rester en France. Je pense être une bonne personne qui mérite de rester ici.”
C’est ce que pensent aussi ses amis du CFA, très mobilisés pour l’aider.