Nous tenons à porter à votre connaissance cet appel à COMMUNICATIONS destiné à alimenter nos rencontres/colloque prévues les 11. et 12 juin au Musée d’Aquitaine sur le thème des révoltes populaires en Aquitaine. Notre initiative rencontre déjà le soutien de partenaires institutionnels, associatifs et bien sûr des chercheurs et historiens.
–Association « Pourquoi pas 33 »
– Association « Amis du Vieux Nérac », Éditions d’Albret
– Institut Aquitain d’Études Sociales
Nous proposons une rencontre-colloque sur le thème « révoltes populaires en Aquitaine, des temps modernes à nos jours… ». Nous aimerions qu’elle se déroule en juin 2021, période qui correspond à l’anniversaire (les 150 ans) de la Commune de Paris. Cela aura lieu au Musée d’Aquitaine de Bordeaux, les 11 et 12 juin 2021. Les contributions qui seront présentées seront publiées dans le volume d’Actes. En parallèle, une animation cinéma aura lieu à l’Utopia (qui sera partenaire) avec la projection d’un film sur le thème, présenté et discuté.
Comme partout en France, les révoltes populaires ont rythmé l’histoire politique et sociale de l’Aquitaine. Citons entre autres exemples, la révolte des Pitauds, celle des « Tards avisés », l’épisode de la République de l’Ormée, la révolte du « papier timbré » ou la révolte des Croquants en Aquitaine, celle « des farines », mouvements annonciateurs de la Révolution Française, l’extension de la colère paysanne à la suite de « la Grande Peur » pendant la Révolution Française, les luttes sociales du XIXe qui voient se construire le syndicalisme et le mouvement ouvrier, le soulèvement populaire en Lot-et-Garonne contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, la Commune de Bordeaux, la révolte des gemmeurs en 1907 dans les Landes, les grandes grèves de 1920, de 1936, de 1968 ou de 1995 en Aquitaine, jusqu’à aujourd’hui le mouvement des Gilets Jaunes…
Sans doute, révolte, révolution, rébellion, sédition, émeute, grève, manifestation, assemblée illicite, tumulte, attroupement et rassemblement interdits ou non, « émotion » populaire, insurrection, barricades et combats de rue… ne sont pas des événements équivalents. Leur caractérisation dépend du nombre de participants, de l’escalade dans le « bras de fer » et dans les affrontements, de l’extension géographique ou sociale… De la manifestation pacifique, à l’émeute violente, de la grève locale à la grève générale, du rassemblement réprimé au soulèvement, il y a, bien sûr, une gradation et un changement d’échelle.
L’étincelle qui met le feu aux poudres
Chaque mouvement est en soi original et spécifique. Les causes sont parfois identifiables et clairement exprimées à travers les revendications, comme le refus du carcan de la misère ou de la pression fiscale ou comme tout ce qui relève de la conscience d’une injustice, du sentiment de l’arbitraire, mais elles peuvent aussi être plus complexes et polymorphes, plus entremêlées, plus mystérieuses. Le mûrissement et le déclenchement peuvent être progressifs, mais ils sont le plus souvent imprévisibles, provoquant la surprise et l’émotion dans le corps social et dans les cercles dirigeants, une colère qui gronde et qui s’étend d’une manière souterraine, éclatant brutalement au grand jour à la suite d’un fait, d’un incident en apparence sans importance, la fameuse « étincelle qui met le feu aux poudres ». Les étapes et les péripéties de la révolte sont souvent diverses, de la brusque flambée, violente mais éphémère, qui s’éteint aussi vite qu’elle s’est allumée, à l’affrontement âpre, long, durable et parfois sanglant, de l’irruption spontanée, sans structure collective et sans dirigeants, à l’organisation préméditée, méthodique, et concertée… La colère s’exprime contre le château, le noble ou le bourgeois, la ville, l’usine, le propriétaire, ou l’État, symboles d’inégalité ou de coercition directe, ou au contraire, contre un oppresseur à la domination plus diffuse. De même, les façons dont se dénouent les conflits sont variables, en fonction de la force et de la détermination du mouvement, de son étendue géographique et du nombre d’êtres humains impliqués, de la radicalité de la répression qui s’ensuit généralement. Ils peuvent se terminer aussi par la volonté d’aboutir à une résolution rapide pour éviter un embrasement total, par l’ouverture de négociations et par un accord qui diminue les tensions, sans que les plaies soient définitivement guéries, ni cicatrisées.
De la révolte des Pitauds à la République de l’Ormée
Des colloques se sont déjà tenus dans le passé sur ces thématiques, en 2003, un colloque à Périgueux organisé par Novelum, « Émotions, révoltes et guerres populaires en Aquitaine », et en 2013, un autre colloque, « l’Aquitaine révoltée », organisé par la FHSO (Fédération historique du Sud-Ouest) à Sainte-Foy-la-Grande. Les contributions qui apportent des éclairages documentés sur des aspects particuliers ont été publiées dans les Actes de ces colloques. Elles abordaient essentiellement les révoltes paysannes, nous voudrions, en conservant cet aspect, l’intégrer dans un espace plus vaste, étendre et élargir la Rencontre-colloque à l’ensemble des phénomènes de rébellion que l’histoire a connus. Par-delà les différences, les particularismes, à travers la confrontation des événements étudiés et présentés, il nous paraît intéressant d’essayer de dégager des constantes, des permanences qui pourraient définir la révolte comme phénomène social récurrent et d’analyser en particulier, le moment où l’addition des colères, des mécontentements individuels, se cristallisent pour basculer dans l’action collective.
Liste de quelques thèmes susceptibles d’être présentés dans le colloque (liste qui n’est évidemment pas exhaustive).
- 1547-1548 : la Révolte des Pitauds à Bordeaux
- 1652 : La république de l’Ormée à Bordeaux
- 1675 : la révolte du « papier timbré » en Aquitaine
- 1707 : la révolte des « Tards Avisés »
- 17e, 18e : la révolte des croquants en Aquitaine
- 1789… : la Révolution à Bordeaux et en Aquitaine
- 1815 : la révolte noire à la Réole
- Le carnaval comme mode de contestation populaire
- 1851 : Soulèvement populaire contre le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte en Lot-et-Garonne
- 1871 : la Commune de Bordeaux
- XIXe : les grèves ouvrières, naissance du syndicalisme
- 1907 : la révolte des gemmeurs dans les Landes
- 1920 : grève des cheminots, grèves ouvrières qui se généralisent
- 1936 : Les grèves et mouvements sociaux de 1936 en Aquitaine
- Les luttes des gemmeurs des Landes dans les années 1930
- 1939-1945 : les grèves et mouvements sociaux en Aquitaine sous le gouvernement de Vichy et pendant l’Occupation
- 1947 : la grève insurrectionnelle et ses répercussions en Aquitaine
- 1968 : l’Aquitaine dans la grève générale
- 1995 : les grèves et manifestations en Aquitaine pendant le grand mouvement social
- 2018 : le mouvement des Gilets jaunes en Aquitaine….
Jean-Pierre LEFEVRE : responsable de l’association girondine Pourquoi pas 33, qui a organisé et organise des animations culturelles et historiques, autour de la biographie de Flora Tristan, de l’évocation du clown chocolat…
Contact : assopourquoipas33@gmail.com, 06.62.23.26.70
Alexandre FERNANDEZ, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Bordeaux-Montaigne, président de l’Institut Aquitain d’Etudes Sociales.
Contact : Alexandre.Fernandez@u-bordeaux-montaigne.fr, 06.30.85.74.23
Pierre ROBIN, historien, auteur d’études et d’ouvrages sur l’histoire sociale, animateur de l’association d’histoire, « les Amis du Vieux Nérac » et des Éditions d’Albret qui ont organisé, seules ou en collaboration plusieurs colloques et publié les actes de ces colloques (colloques sur les paysans, sur le syndicalisme révolutionnaire, sur la première guerre mondiale, sur Henri de Navarre, sur Renaud Jean, sur la Retirada et la révolte des Asturies de 1934, sur la guerre en Aquitaine… voir le catalogue des Éditions d’Albret).
Contact : pierre.robin@wanadoo.fr, 06.74.60.01.32
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