185 tortues découvertes dans une valise à l’aéroport des Galápagos : l’objet de ce trafic : des testudines, le nom scientifique des tortues, issues du parc national des Galápagos, une espèce protégée. 10 de ces jeunes spécimens qui ne dépassaient 3 ans n’ont pas survécus à ce transport peu confortable.
Ce type de trafic est qualifié de crime contre la faune et le patrimoine naturel mais une rapide enquête montre qu’il n’est pas l’apanage des Équatoriens. Le braconnage des tortues, il est vrai plus faciles à capturer que des éléphants, est un sport largement partagé de par le monde : Malaisie, Philippines, Madagascar en particulier où la tortue à soc braconnée se vend au prix de l’or, 40.000 euros pièce, l’effet de l’offre et de la demande, la rareté des tortues à soc- il en resterait une cinquantaine- met l’animal de compagnie hors de prix. Animal de compagnie donc mais aussi mets de choix dans certains restaurants sans scrupule, et aussi décoction à partir des carapaces pour la médecine traditionnelle chinoise. Au point de départ de ce trafic également, la misère dans certains pays où ce braconnage représente un revenu d’appoint. Enfin, celle-ci au joli nom qu’on trouve en Amérique du Sud au Brésil en particulier : la tortue charbonnière à pattes rouges, tout un programme.
Bottines et babines
Là où je vous emmène maintenant les tortues ont les oreilles rouges
Si dans la rue, vous entendez : « lâche pas la patate » ou encore » les bottines doivent suivre les babines »
Où serez-vous ? Et bien à Montréal par exemple ou a Québec, enfin dans la Belle Province où on parle encore français.
« Lâche pas la patate » veut dire tiens bon et « les bottines doivent suivre les babines » signifie qu’il faut passer de la parole aux actes.
C’est le parler de ce Québec qui est « une société tricotée serrée », c’est-à-dire un pays accueillant.
Pourtant assure Anne-Marie Beaudouin-Bégin, youtubeuse canadienne cité par le Monde, les 6 millions de francophones du Québec vivent dans une insécurité linguistique.
La linguiste qui fut enseignante à l’université de Laval, aujourd’hui youtubeuse à l’enseigne de l’Insolente Linguiste s’est donnée pour mission de rendre à ses compatriotes la fierté de leur langue. Il n’y a pas, assure-t-elle le français de France, et le reste qui ne serait que dénaturation, il y a des variétés de français.
Et la dame d’avancer l’explication suivante : Lorsque les Britanniques ont assis leur domination sur le Québec (en 1840), ils n’avaient qu’une idée en tête, assimiler les Canadiens-Français, afin de prévenir toute revendication politique de leur part. Pour s’opposer pacifiquement à cette assimilation forcée, les élites francophones n’ont trouvé qu’un moyen : parler le français le plus pur qui soit, afin de marquer leur différence. Leur langue est devenue leur étendard identitaire. Mais ces élites ont érigé en modèle le français de l’Académie française, pas celui qui avait déjà cours à l’époque au Québec. Résultat, depuis plus d’un siècle et demi, les Québécois ne se sentent pas à la hauteur de l’idiome exigé. « Voilà comment on induit chez tout un peuple un sentiment d’infériorité », explique Anne-Marie Beaudoin-Bégin.
Une affaire qui tourne aussi au conflit de génération, les millénnials eux, parsèment leur français d’anglicisme, un peu comme notre président avec sa start up nation et ça donne : « c’est weird, c’est tough, il l’a frenché »,« c’est bizarre, c’est dur, il l’a embrassé sur la bouche. » « Ne les dégoutez pas de parler comme ils l’entendent conclue l’insolente linguiste, une langue n’est en danger que lorsque l’ont arrête de la parler. »
Jean-François Meekel