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Pays basque : 3500 manifestants pour dénoncer « une atteinte inacceptable au droit à se loger et vivre au pays »
Herrian Bizi avait rassemblé 8000 personnes en 2021. Cette fois, une météo exécrable et la multiplication des manifestations contre la réforme des retraites ont pu tirer la mobilisation vers le bas. © Crédit photo : Bertrand Lapègue/ « Sud Ouest »

Par Yoann Boffo – y.boffo@sudouest.fr
Publié le 01/04/2023 à 19h38

Au terme d’une manifestation moins suivie qu’en 2021 à Bayonne, ce samedi 1er avril, la plateforme Herrian Bizi durcit le ton face à la prolifération des résidences secondaires et à la pénurie de logements

La révolte tient en deux mots. « Stop, aski (“assez”, NDLR). » À l’appel des 32 associations, syndicats et partis politiques de la plateforme Herrian Bizi, 3500 manifestants ont repris ce cri dans les rues de Bayonne, ce samedi 1er avril. L’expression d’un ras-le-bol de la spéculation immobilière au Pays basque. La flambée des prix et des loyers, la raréfaction des biens, privent les plus modestes et une partie de la classe moyenne de la possibilité de trouver un toit.

En novembre 2021, une première journée de mobilisation, forte de 8000 manifestants, avait fait bouger les lignes. Depuis, une règle de compensation drastique incite les propriétaires de meublés touristiques à remettre leur bien sur le marché classique. Cette année, la grêle et l’averse ont frappé un cortège plus clairsemé. Le ton, lui, gagne en sévérité.

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Ce samedi 1er avril, près de 3 500 personnes ont défilé dans les rues bayonnaises pour le droit au logement. Ces manifestants se sont rassemblés suite à l’appel lancé par la plateforme Se loger au Pays/Herrian Bizi

« Nous entendons accélérer, interpeller les élus locaux, exiger de l’État un changement de la loi et exercer une pression constante sur les acteurs de l’immobilier »

Ultimatum

« À partir du 1er janvier 2024, nous ne pourrons plus accepter qu’une seule habitation à vocation de résidence principale soit transformée en résidence secondaire. Nous considérerons publiquement cela comme une atteinte directe et inacceptable au droit de la population locale à se loger et à vivre au pays », annonce Txomin Heguy, représentant d’Herrian Bizi. Plus de 20 % des logements du Pays basque sont inoccupés une partie de l’année. Jusqu’à la moitié, dans les communes les plus prisées.

Herrian Bizi invitait à signer un manifeste dévoilé ce samedi, « pour que le droit de toutes et tous à un logement passe avant celui de quelques-uns à en avoir deux, voire plus ». « Nous entendons accélérer, interpeller les élus locaux, exiger de l’État un changement de la loi et exercer une pression constante sur les acteurs de l’immobilier », poursuit Txomin Heguy. Parmi les revendications, l’encadrement des loyers et un renforcement du logement social.

Dans le cortège, l’ambiance est résolue et festive. Familles, jeunes et retraités illustrent la diversité des profils touchés. « Les plus précaires sont les premiers concernés », rappelle Jean-Philippe Nicot, le président d’Atherbea. Son association gère notamment un centre d’accueil pour sans-abri. « Ceux qui n’arrivent plus à se loger ou sont expulsés et n’ont pas accès à un logement social, se retrouvent à vivre chez des tiers, dans leur voiture ou en squat. Il leur reste la rue ou le départ. Dans ce cas, nous ne sommes plus chez nous. »

Plusieurs politiques, à l’image du maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, ont rejoint le cortège. Pour Iñaki Echaniz, député Nupes de la 4circonscription, « il est temps que l’État prenne ses responsabilités ». Le parlementaire est porteur d’une proposition de loi pour durcir la législation sur les résidences secondaires. Il estime que « les lignes bougent ». « Des missions d’information se mettent en place, je fais partie d’un groupe de travail interministériel sur l’attrition du logement en zone tendue, il faut continuer. La mobilisation peut aider. Au Pays basque, il y a un consensus transpartisan sur la question. Ce serait bien qu’on le retrouve à Paris. » Y faire entendre l’écho des « Stop, aski » criés ce samedi.

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